L'éducation et l'enseignement

L'éducation et l'enseignement sont des domaines que Vichy et les occupants allemands surveillent tout au long du conflit, afin de façonner les jeunes à leur idéologie. L'Éducation nationale est confiée au début de l'année 1941 à Jérôme Carcopino (1), professeur d'université, spécialiste de l'Antiquité. C'est un homme ambitieux et attiré par le pouvoir. Son passage dans le gouvernement (14 mois) illustre le rapprochement entre deux idéologies : l'intellectualisme élitiste et la politique maurrassienne, qui rend l'école publique responsable de la défaite. Son ministère dépend de celui de la Guerre.
À cette époque deux camps s'opposent au sujet du système scolaire. D'une part, le camp « républicain » souhaite une démocratisation de l'enseignement. Il s'agit, par exemple, de la réforme de Jean Zay pendant le Front populaire avec l'instauration de l'école unique. D'autre part, le camp « maurassien » prône l'élitisme et la sélection. Jérôme Carcopino adhère à ce courant de pensée. Il entreprend une réforme. La sélection, l'élitisme, les Humanités classiques et le baccalauréat forment les quatre points cardinaux de son programme. Il est très influencé par le centre d'expérimentation pédagogique, l'École des Roches, fondé par Edmond Demolins (2), disciple de Frédéric Le Play. Cette école reprend l'exemple des public school anglaise comme Abbotscholme school ou bien Bedales school.
Les programmes scolaires sont réformés dès 1940 et une liste de livres proscrits est diffusée début février 1941. L'enseignement est basé sur l'éducation physique et l'histoire de France, mais le régime de Vichy n'a pas toujours les moyens d'appliquer sa politique scolaire. Au-delà de la pénurie de papier pour les nouveaux manuels, certains instituteurs ne suivent pas à la lettre les directives.

À la libération, Jérôme Carcopino sera jugé et inculpé pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l'État et d'indignité nationale.

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